PDF gratuit Le philharmonique de Vienne : Biographie d'un orchestre
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Le philharmonique de Vienne : Biographie d'un orchestre
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Détails sur le produit
Broché: 574 pages
Editeur : Buchet-Chastel (12 janvier 2017)
Collection : Musique
Langue : Français
ISBN-10: 2283029848
ISBN-13: 978-2283029848
Dimensions du produit:
20,7 x 3,7 x 14 cm
Moyenne des commentaires client :
3.5 étoiles sur 5
4 commentaires client
Classement des meilleures ventes d'Amazon:
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Une "biographie":le Philharmonique de Vienne est bien une "personne",et Christian Merlin a entrepris d'en écrire la vie,de 1842 à nos jours.L'auteur a ici effectué un travail de bénédictin,épluchant les archives,écoutant les musiciens,afin de se livrer à une approche "généalogique"de ce que l'on appelle le "style viennois":quelles y sont les parts du recrutement des musiciens,de l'enseignement dispensé,des chefs d'orchestre?Le Philharmonique de Vienne est une communauté de musiciens affectée à un "service public",celui de l'Opéra de Vienne,véritable poumon de la capitale avec le Burgtheater.Merlin a le mérite de bien exposer l'interaction entre les deux institutions,et le rôle des questions de retraite et de prévoyance dans la consolidation de l'esprit collectif des Wiener Philharmoniker.Par ailleurs,les modes de sélection des musiciens et la part des recrutements externes est bien étudiée:l'on passe d'un orchestre "austro-hongrois" avant 1914 (ruthènes,tchèques,hongrois,etc.)à un orchestre de plus en plus germanique,avant une internationalisation progressive.Les chapitres consacrés au nazisme sont bien venus,et les destins individuels des juifs de l'orchestre retracés avec émotion.Solidarité collective forte,mais aussi conflits de personnes:le livre de Merlin peut aussi se lire comme un passionnant exemple de gestion des ressources humaines,avec des caractères forts,soucieux de leur identité et de leur excellence:l'orchestre choisit ses chefs,avec lesquels il aura des rapports passionnels (Mahler,Böhm,Karajan,Bernstein,Abbado,Muti...)voire conflictuels.L'anecdote relative à l'intervention de Culshaw dans les choix musicaux illustre bien l'évolution vers le professionnalisme imposé par le contrat avec Decca."souplesse,réactivité,expression avant la précision":ainsi Merlin définit-il le style de l'orchestre viennois,au terme de ce voyage à l'intérieur d'une communauté artistique hors du commun,caractérisée par la prise en compte du "social"au service d'une volonté farouche d'autonomie.Cette somme n'a rien d'austère,et les portraits des musiciens sont vivants,voire hauts en couleurs,servis par une écriture agréable.
Un travail de recherche intéressant mais on aurait souhaité en savoir un peu plus sur la vie de l'orchestre aujourd'hui (peu de pages y sont consacrées) .Si vous avez la chance de vous débrouiller en allemand, préférez les derniers ouvrages de Clemens Hellsberg sur le sujet.
Christian Merlin édite une thèse universitaire. Pour un travail de vulgarisation, il aurait pu simplifier. Et livrer un ouvrage plus accessible, comme il le fit avec "Au cœur de l'orchestre".
Si les livres consacrés à des célébrités du monde de la musique « classique » sont assez nombreux (grands pianistes, grandes baguettes…), les livres consacrés à des orchestres sont beaucoup plus rares –mentionnons celui de D. Kern Holoman qui retrace l’histoire de la Société des concerts du Conservatoire, ancêtre de l’orchestre de Paris (paru en 2004 chez University of California PressThe Societe des Concerts du Conservatoire 1828 - 1967).Et pourtant un livre consacré à l’histoire d’une communauté de musiciens a bien plus de chances d’être intéressante. Surtout quand il s’agit des Wiener Philharmoniker, qui ne sont pas seulement un des orchestres les meilleurs et les plus célèbres au monde, mais aussi une institution possédant des règles de fonctionnement subtiles, et une entité dont l’identité persistante est au cœur de la tradition musicale européenne comme elle est associée étroitement à l’histoire culturelle et politique de l’Autriche et de l’Empire des Habsbourg.Le livre de Christian MerlinAu coeur de l'orchestre (Musique) s’appuie sur un imposant travail de recherche préalable où celui-ci a recensé tous les musiciens ayant appartenu à l’orchestre depuis sa fondation (ce qui n’avait jamais été fait complètement). Son objet principal n’est ni le répertoire de l’orchestre, ni les concerts, les disques et les tournées, ni les chefs prestigieux qui l’ont dirigé. Il évite heureusement le style larmoyant-nostalgique et les superlatifs. Ce dont il traite avant tout, c’est d’une société de musiciens, d’un « corps social » qui est aussi un « corps sonore » (p. 459), de l’évolution de sa composition, de la manière dont l’orchestre a réagi aux aléas de l’histoire et dont il a pensé lui-même son identité singulière.L’un de ses grands atouts, c’est que les instrumentistes ne sont jamais vus seulement comme des moyens pour des compositeurs, pour des employeurs, pour des chefs qui les tyranniseraient avec génie et mériteraient seuls les applaudissements , mais toujours aussi comme des fins, c’est-à -dire des êtres humains, dont la vie compte, dont le nom (comme celui du légendaire Arnold RoséPremier Violon De Vienne, du flûtiste Wolfgang Schulz, du violoniste Gerhardt Hetzel) mérite d’être connu, dont l’apport individuel est souvent considérable (comme virtuoses, comme professeurs formant d’autres instrumentistes, comme auteurs de propositions dont l’orchestre a tiré profit). Question des salaires, des retraites et des modalités de recrutement, question de l’origine géographique des musiciens, méthode de choix des œuvres jouées, habitudes bonnes et mauvaises, relations avec les chefs (la période Mahler est évoquée avec beaucoup plus de nuances que d’habitude et ce n’est pas simplement « le génie face aux conservatismes et aux résistances de toute nature ») : on voit vivre l’orchestre, on en suit le développement, et on apprend beaucoup de choses.Evidemment, il faut accepter le parti-pris du livre, celui d’une histoire des instrumentistes et des règles communes, sinon l’ensemble peut décevoir et il peut lasser (les anecdotes restent rares).Pour comprendre les Wiener Philharmoniker, il faut remonter à leur origine, lorsqu’en 1842 les musiciens de l’opéra de Vienne (qui sont à ce titre, des employés) décident de former une société privée qui donnera des concerts qui permettront à ses membres de jouer le répertoire symphonique et, en partageant les recettes, d’arrondir leurs fins de mois. Il faut aussi penser à ces statuts qui au fil de leur évolution donnent une importance considérable au comité élu par l’orchestre, avec lequel le chef d’orchestre doit plus ou moins composer. Il faut aussi penser au grand Empire bigarré qu’était celui des Habsbourg qui se pensait dès l’époque de Marie-Thérèse par opposition à la monarchie prussienne et à sa discipline militaire (tout en en enviant parfois la cohérence et les succèsJoseph II). Voir la caractérisation par Hanslick du style du violoniste Josef Hellmesberger par opposition à celui de Joachim (qui n’était d’ailleurs pas allemand de naissance). Voir le discours du violoniste Stefan Wahl qui, le 30 mai 1904, oppose le jeu chaleureux et sensible des Wiener Philharmoniker à la rigueur allemande (celle de l’orchestre de Meiningen) et qui souligne que les musiciens issus des nationalités diverses de l’Empire (bohémiens, hongrois) apportent leur contribution à la couleur unique de l’orchestre : en celui-ci, l’unité naît de la mosaïque de l’Empire, et une seule patrie, une unité fusionnelle naît de la contribution de chacun (p. 151-158).On apprécie particulièrement la manière dont sont restituées les réalités complexes et parfois déroutantes de la vie musicale viennoise. Si attachés à leur spécificité, les Wiener Philharmoniker devaient mener la vie dure au chef viennois par excellence qu’était Clemens KraussRichard Strauss : Salomé dans les années 30 (p. 207). Si admirable que soit le modèle économique et social d’un orchestre autogéré, en pratique les décisions de celui-ci en matière de répertoire devaient conduire souvent à des choix frileux (Hans Richter se voyant par exemple refuser de donner l’intégrale des symphonies de Beethoven en une seule saison !). Tant il est vrai que l’indépendance n’implique pas nécessairement des choix éclairés.Le livre de Christian Merlin en outre, bénéficie d’autres études qui sont venues avant la sienne, en particulier celles qui ont tout récemment fait la lumière sur la période nazie (les travaux d’Oliver Rathkolb, Bernadette Mayrhofer, Fritz TrümpiOrchestrierte Vertreibung: Unerwünschte Wiener Philharmoniker. Verfolgung, Ermordung und Exil). Si Clemens Hellsberg avait déjà dénombré les membres de l’orchestre morts en déportation, nul ne peut désormais occulter le nombre impressionnant de musiciens de l’orchestre qui ont été adhérents au NSDAP (bien plus que la moyenne dans d’autres corps de métier, bien plus qu’au Philharmonique de BerlinDas Reichsorchester [Blu-ray] [Import anglais]). Christian Merlin fait le choix de suivre les destins individuels, sans pour autant négliger les relations avec le pouvoir nazi de l’orchestre de 38 à 45, orchestre qui devait troquer un semblant d’autonomie contre une docilité totale (à bien peu de nuances près) à l’égard du régime sur fond d’antisémitisme tenace. Signe des temps, le site du Philharmonique est désormais une véritable mine d’information sur les exilés et les déportés et on ne peut que suggérer la lecture de leur biographie détaillée comme complément à ce volume.Désormais, on ne peut pas méconnaître non plus la manière dont par exemple Helmut Wobisch, trompettiste, fervent nazi et membre de la SS, a été réintégré rapidement dans l’orchestre après en avoir été écarté en 1945, et dont il a joué un rôle important au comité de l’orchestre dont il a été manager de 1953 à 1969 (il ne quitte l’orchestre qu’en 1978). C’est tout Vienne, et ses ambiguïtés durables : le gentil Willy Boskovsky faisant rêver de valse la terre entière lors du Concert du Nouvel An, tandis que Wobisch est toujours là , très aimable avec Leonard Bernstein et protégé par l’amnésie collective.En conclusion, si ici ou là , on aurait aimé des choix différents, un style plus incisif, ce livre très substantiel méritait d’exister et il mérite d’être lu.PS. Liste intégrale des Wiener Philharmoniker téléchargeable, avec informations biographiques, sur le site de l'éditeur.
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